🇪🇺 Erasmus +
Projet de coopĂ©ration EuropĂ©enne France – Pologne : l’accompagnement Ă l’entrepreneuriat social via le BMC 3D (Business Model Canvas 3 dimensions)
👉 FinalitĂ©s de l’actionÂ
- Adoption du modèle français d’accompagnement à l’entrepreneuriat social dans le contexte juridique et culturel polonais : Élaboration de programmes de formation à l’intention des salariés d’ESWIP
- Découverte du modèle polonais d’animation et territoriale et d’accompagnement à l’entrepreneuriat social
- Présentation de la fonction Incubateur de Rich’ESS et de son déroulement
- Organisation d’une conférence Régionale en Pologne : Formation de fonctionnaires polonais aux méthodes de « Speed Design de Service »
- Rédaction et publication d’un manuel présentant l’approche polonaise et française du développement de l’ESS et de l’accompagnement des entreprises sociales.
👉 Supports d’échanges et de formation
- Le Business Model Canvas 3 Dimensions : Ă©conomique, sociale et environnemental
- Les outils d’accompagnement à l’entrepreneuriat du TAg22 de Rich’ESS
- Formations aux outils méthodologiques français
- Visites inspirantes en France et en Pologne
👉 Les différents RDV
Mai 2022 : Réunion en France sur la méthodologie BMC
- DĂ©finition collective de l’Ă©conomie sociale et solidaire, au sens polonais et français
- Rencontre d’entreprises sociales incubées dans le TAg22 (L’incubateur de Rich’ESS)
- Formation de la dĂ©lĂ©gation polonaise Ă l’utilisation du Business Model Canvas pour dĂ©velopper l’entreprise sociale.
– 3 jours d’ateliers pour dĂ©crypter le BMC, puis le BMC 3D (Économique, Sociale & Environnemental)
– Mise en situation sur un modèle Ă©cole maternelle de la forĂŞt, GoĹ›cinność, proposant une offre Ă©ducative innovante.
Ce que l’on retiendra :
Le BMC est un outil très intuitif et qui permet d’avoir une vue globale du projet. L’équipe française utilise la matrice BMC dans son programme d’incubation, ce qui n’était pas le cas de l’équipe polonaise, même si certains participants la connaissaient déjà .
La particularité française et notamment dans l’ESS, c’est l’utilisation du BMC à travers 3 dimensions : Economiques, sociales et environnementales.
Avril 2023 : RĂ©union en Pologne prĂ©sentant le système polonais d’animation territoriale et d’accompagnement des entreprises sociales.
3 jours de dĂ©couverte du système d’appui Ă l’Ă©conomie sociale polonaise.
- PrĂ©sentation du projet OWES (Centre d’accompagnement de l’Économie Sociale), qui permet un soutien complet des organisations de l’Ă©conomie sociale, de l’animation Ă la sĂ©lection des initiatives pour crĂ©er une entreprise sociale, jusqu’au lancement de l’activitĂ© et Ă la crĂ©ation d’emplois (tout le processus est subventionnĂ© avec des fonds rĂ©gionaux provenant du FSE),
- Présentation du parcours de travail de l’animateur social,
- Visites inspirantes de coopératives sociales
- Participation à la conférence régionale « Coopération transnationale des ONG » organisée par le Département de la coopération internationale du bureau du maréchal à Olsztyn.
Ce que l’on retiendra :
L’offre polonaise permet un accompagnement global de l’entrepreneur social, de l’accompagnement technique et pédagogique à l’accompagnement financier. En France, ces 2 dimensions sont souvent portées par des organismes différents.
ESWIP dispose d’une méthodologie éprouvée permettant de former de futurs animateurs territoriaux dont le rôle dans le processus d’accompagnement des porteurs de projets ESS est primordial et dont Rich’ESS devra s’inspirer.
Septembre 2023 : Formation en France sur l’incubateur d’entreprises sociales
3 jours d’ateliers prĂ©sentant Ă©tape par Ă©tape le programme d’accompagnement de l’incubateur TAg22 : Comment transformer une idĂ©e innovante en une entreprise sociale durable. L’incubateur est un programme d’ateliers collectifs & d’appui d’une durĂ©e d’un an pour les futurs entrepreneurs sociaux dĂ©coupĂ© en 2 phases : Le prototypage & le lancement. Les ateliers collectifs sont complĂ©tĂ©s par des revue de projets individuelles, et quand cela est nĂ©cessaire d’intervention d’experts.
Pour dĂ©couvrir le contenu de l’atelier : https://www.eswip.pl/storage/wysiwyg/Projekt%20Wymiana%20i%20doskonalenie%20polskich%20i%20francuskich%20dobrych%20praktyk/wrzesie%C5%84%202023/inkubator_FR.pdf
Ce que l’on retiendra :
Cette rĂ©union a Ă©tĂ© une excellente occasion d’Ă©changer des donnĂ©es d’expĂ©rience et des outils de formation, Ă la fois pour une meilleure connaissance des participants et pour travailler sur une idĂ©e d’entreprise.
Le plus frappant est le fait que la formation française est en grande partie un processus de groupe, sur un temps long alors que l’approche polonaise est individualisĂ©e et Ă chaque fois adaptĂ©e aux besoins d’un groupe spĂ©cifique sur un temps court. Il serait idĂ©al de combiner nos expĂ©riences.
Avril 2024 : Diffusion des résultats du projet.
Voir la vidéo ainsi que le manuel réalisés par ESWIP
👉 Bilan
Ils ont participé à l’action :
Saint Brieuc Armor Agglomération (Service Insertion), Penthièvre Actions & Seconde Nature (Recyclerie et Ressourcerie de territoire), Gwitibunan (Habitat inclusif pour adultes autistes), CIAP 22 (Coopérative d’installation en agriculture paysanne), Hello Waste (Entreprise d’éco-conception : Fabrication d’objet design à partir de déchets plastiques), L’Astrolabe (Librairie et maison d’édition coopérative), Pépites (Restaurant d’insertion sous forme coopérative)
Ce que l’on retiendra de l’ensemble de cette coopération :
Cette action de coopération entre la Bretagne et la Warmie Mazurie est la preuve que la différence culturelle est un atout majeur dans la manière de revisiter ses pratiques professionnelles dans nos organisations ESS.
En effet, nos nombreux échanges, nos multiples visites ont mis en évidence des particularités dans nos pratiques, dans notre manière d’aborder nos accompagnements :
- 1 France centrée sur la montée en compétence collective comme levier de l’entrepreneuriat social, à travers un parcours long des porteurs de projets,
- 1 Pologne plus axée sur le lancement rapide de l’activité, et sur un parcours faisant plutôt office de suivi individuel.
Effectivement, il s’agit d’un accompagnement individuel des porteurs de projet du côté d’ESWIP, alors que Rich’ESS accompagne de façon collective les créateurs d’entreprises. Le jeu des différences ne serait pas complet si on ne mettait pas en avant le pragmatisme polonais, face à l’appétence française pour l’analyse et la prise de recul.
Aucune de ces spécificités n’a été un frein à notre compréhension mutuelle, bien au contraire, car nous les avons identifiées rapidement et nous en sommes servis comme des atouts notamment afin de mieux cibler les propositions dans le programme. Ces spécificités ont été la base de notre progression collective.
Il semble donc que l’analyse, et la compréhension de nos différences, mais aussi de nos sociétés respectives, soient de éléments fondamentaux d’une bonne coopération internationale en ESS. Je conseillerais donc à tous ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure, de ne pas rater cette étape de compréhension. En effet, elle a une vertu essentielle, elle contribue à la création d’une culture commune, et je pense que nous avons atteint ce niveau à travers notre action, d’une culture franco-polonaise de l’accompagnement à l’entrepreneuriat social.
Je terminerais sur une citation de Pierre Lévy qui caractérise bien notre collaboration et notre coopération internationale : « L’intelligence collective est l’art de maximiser simultanément la liberté créatrice et l’efficacité collaborative. »
Les ingrédients d’une bonne coopération Erasmus +
Cette rubrique est le fruit de :
- 3 actions réalisées sur lesquelles nous n’étions que partenaires, donc avec une faible maitrise de ce qui nous arrivait. Nous pouvions avoir l’impression par moment de subir les choses. Mais nous avons surtout énormément appris sur la façon de gérer une action Erasmus au contact de nos partenaires : ESWIP pour 2 actions et le Centre Franco Polonais pour 1 action.
- 1 action en cours de lancement dont nous sommes dépositaires du dossier, sur laquelle nous essayons de prendre en compte nos erreurs, les difficultés rencontrées mais aussi utiliser les outils de nos partenaires précédents.
Nous retiendrons donc que : « La coopération n’est pas une simple balade à l’étranger »
- Garder en mémoire tout au long de l’action qu’il faudra respecter le cadre du contrat entre les parties et du contrat avec l’Agence Erasmus. « On dit ce que l’on fait et l’on fait ce que l’on dit. »
- Se mettre d’accord lors d’un « Kick-off Meeting » sur des process, des outils de suivi et de contrôle. Ce n’est pas du temps de perdu. La gestion d’un projet Erasmus n’est pas une lourde tâche si elle est bien anticipée, préparée et partagée. Cela nécessite d’avoir des personnes bien identifiées au pilotage de l’action.
- Programmer autant que possible les voyages très en amont car les coûts de transports sont des coûts importants dans le projet. D’où l’enjeu d’avoir une idée précise de qui vous voulez faire voyager, de s’assurer de son envie de participer et de sa disponibilité.
- Ne pas procrastiner. Traiter les aspects administratifs et les aspects d’évaluation au fur et à mesure. Constituer le maximum d’éléments de preuves et de compréhension du déroulement de l’action, notamment en matière de communication. (Programmes, émargements, photos, mails, posts sur les réseaux sociaux, documents administratifs…)
- Vérifier au fur et à mesure du déroulement de l’action que vous répondez bien aux engagements que vous avez pris, aux indicateurs (« Quanti et Quali ») que vous avez posés dans le dossier déposé. L’évaluation se fera sur les écarts entre ce que vous avez annoncé et ce que vous avez réalisé. Si des écarts existent, il faut être en capacité de les justifier.
- Échanger avec l’Agence lorsque vous avez le moindre doute. Car des modifications peuvent être faites à la marge, mais il faut le faire valider par l’Agence.
« My tailor is rich »
L’interprétariat est essentiel notamment quand on veut parfaitement comprendre les choses dans le détail et mettre en évidence nos différences pour en faire des leviers dans l’action. Nous avions un ingrédient secret : une très bonne interprète d’origine polonaise et maitrisant parfaitement le français et ses subtilités. Les bases essentielles en anglais peuvent servir afin de ne trop dépendre de l’interprète et pouvoir vivre pleinement en collectif.
« La coopération, cela s’entretient et se stimule »
N’oubliez pas, au début notamment, tous les échanges de cadeaux. Cela fait toujours plaisir. Faites découvrir les meilleurs endroits de votre territoire. Vérifiez les attentes en matière de protocole auprès de votre partenaire.
Ne traitez pas vos hôtes comme des touristes, mais bien comme des professionnels. Cependant, laissez du temps dans le programme pour des visites et de bonnes dégustations de produits locaux. Mieux que les grands discours, les visites inspirantes en lien avec le thème du projet vous permettent, non seulement de consolider ou d’agrandir votre réseau local, mais surtout de montrer du concret.
Échanger entre les rendez-vous de délégations peut permettre de donner une dimension particulière au projet. En effet, la distance et le temps qui passe peuvent être les pires ennemis de l’action de coopération. En tous les cas, le lien entre vous et votre binôme étranger doit être entretenu. Ce lien permanent peut se faire le partage d’outils numériques collaboratifs : Whatsapp, Drive, visio. Le numérique permet vraiment d’effacer la distance.